Jeanne Ancel. 

Bétail humain

Si c’était moi qui subissait une vie d’élevage intensif, en quoi me transformerai-je ? Dos voûté, escarres, tassements vertébraux, déformations et mutations.  

J’en perdrais mon humanité. 

 

Au travers de ma collection, je pars à la recherche de matières écologiques et de formes poétiques illustrant ce qui pourrait être un homme-animal d’industrie. 

La belle prairie au plein air et rafraichissante s’avère plutôt être trompeuse et porteuse de malheur pour nos animaux. 

J’ai pu travailler la matière comme la laine mèche, la façonner pour donner un aspect brumeux et organique à plusieurs tissus. Afin d’apporter une solution plus écologique j’ai développé, à la suite de nombreuses tentatives, un bioplastique compostable afin de trouver les bons mélanges de composants naturels. En détails de finitions j’ai pu tailler des bois de cerfs récupérés suite à leur abandon naturel et fabriquer des ornementations faites de prothèses dentaires 

 

L’aspect organique et fusionnel des silhouettes s’oppose à la réalité industrielle sous la forme d’usure, de moisissure et d’éléments dérangeants qui révèlent le contraste entre la douceur d’un animal et le sort qui lui est réservé. 

HUMAN LIVESTOCK 

If I were the one subjected to a life of intensive animal husbandry, what would I become? Stooped back, bedsores, vertebral compression, deformities and mutations.  

I’d lose my humanity. 

 

Through my collection, I set out in search of ecological materials and poetic forms illustrating what could be a man-animal of industry. 

The beautiful, refreshing open-air meadow turns out to be deceptive and a harbinger of misfortune for our animals. 

 

I was able to work with materials such as wicking wool, shaping it to give a misty, organic look to several fabrics. To provide a more ecological solution, I developed a compostable bioplastic to find the right mix of natural components. As a finishing touch, I was able to carve deer antlers recovered from their natural abandonment and make ornaments from dental prostheses. 

 

The organic, fusional aspect of the silhouettes contrasts with industrial reality in the form of wear, mildew and disturbing elements, revealing the contrast between the gentleness of an animal and the fate reserved for it.