Lucie Lotz. 

Corps Immatériel
Légère. C’est ainsi qu’elle se sentait.
Ce sentiment déréalisé de ne plus exister.
Comme une illusion. Une coquille désertée.
C’était la déréalisation qui la dépouillait.
Elle était surplombée par un sentiment d’étrangeté,
L’observatrice d’une réalité déconnectée.
Ne vivait plus nulle part, exclue de la chair qui était sienne.
S’effaçait de son visage
S’effaçait de son entourage
Ce sentiment de flottement la faisait s’oublier.
Se sentant en dehors de la vérité, elle contemplait,
contemplait sa réalité, désemparée.
Il y avait un filtre entre elle et la réalité.
Entre elle et elle.
Le flou, c’était sa réalité.
Et parfois, elle revenait,
ressaisissait l’objet de sa dématérialité,
matérialisait sa pensée.
Elle voulait redevenir palpable
et se fondre dans ce qu’elle touchait.
Faire partie de ce monde,
duquel, elle se sentait rejetée.
Une recherche de son identité,
d’équilibre entre l’insaisissable et le concret.
Dans un trouble qui la surplombe,
sa dualité la perdait.
En dehors de son enveloppe, elle s’apaisait.
Hybridait sa réalité dans une seconde peau inanimée.
Son corps la rejetait et elle rejetait son corps.
Elle était là, et pourtant elle se dérobait.
Elle vacillait, dans le trouble qui la forgeait.
Dans cette quête de réalité,
Elle volait