Natanaël Bennefla-Paris. 

Pour Lui.

L’abandon. Ça ne préviens pas. Ça vous tombe dessus quand vous avez 14 ans.Il est originaire d’Alger.Alors âgé de quelques mois, vers 1960, il vient en France avec sa famille.Après leur séparation, je n’ai plus aucun contact avec lui, ni avec sa famille.Aujourd’hui, à la recherche de cet héritage brumeux, je conçois cette première collection comme une dernière page. Une recherche de mes origines, mais également une recherche de figure masculine et paternelle.La question de ma propre identité, par rapport à ce passé algérien, soulève la question de qui l’on est sans connaitre son héritage familial.L’Algérie, J’ai pu la découvrir grâce à différentes archives, découvrir la vie de ses populations dans les années 60 : et découvrir, peut-être, la vie de ma famille paternelle. J’ai beaucoup eu ce fantasme, les ayant très peu connus, d’aller dans l’armoire de mes grands-parents et de sortir des vêtements qu’ils portaient lorsqu’ils étaient en Algérie.Cette collection représente ce fantasme : les pièces sont comme sorties du placard, marquées par l’usure, avec une pointe de surréalisme.Le surréalisme illustre ce fantasme. Lorsqu’on a du mal avec le monde réel, on recherche une échappatoire. Le surréalisme a été cette voie de sortie du monde réel. En sortir sans oublier son existence. De là, la nécessité d’une collection ancrée tout de même dans le réel, façonnée par l’imagination.Comment se créer une identité, sans les codes et les différents attributs qui permettent de s’identifier à un groupe précis qui est censé nous construire ? Ici c’est une simple recherche de sincérité, par le vêtement et les personnes qui les portent. Natanaël