Theo Nedelian. 

Collection : Abysse

Dans ces villes où l’horloge ne s’arrête pas vraiment, la foule court pour aller au travail, sans savoir réellement l’utilité de leurs tâches. La fatigue, l’ennui et les ennuis, la peur, la déprime, la dépression… On pourrait même y voir une fatalité.

« Comprimés comme des ordures qu’on est dans la caisse en fer, on traverse tout Rancy, et on odore ferme en même temps, surtout quand c’est l’été. Aux fortifications on se menace, on gueule un dernier coup et puis on se perd de vue, le métro avale tous et tout, les complets détrempés, les robes découragées, bas de soie, les métrites et les pieds sales comme des chaussettes, cols inusables et raides comme des termes, avortements en cours, glorieux de la guerre, tout ça dégouline par l’escalier au coaltar et phéniqué et jusqu’au bout noir, avec le billet de retour qui coûte autant à lui tout seul que deux pe-tits pains. Ces mémoires vous étranglent un homme, tout enroulé qu’il puisse être dans son pardessus toutes saisons. »

Voyage au bout de la nuit – Louis Ferdinand Celine

Restreint, Emprunte, Oppressé, Satyre, Asociabilité